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Les « réserves de vie sauvage », nouvelle forme de colonialisme ?

L’ancien domaine de chasse de Valfanjousse, maintenant propriété de l’ASPAS, fait parler de lui en ce moment. La gestion est catastrophique, les animaux s’en échappent et menacent l’éco-système environnant. Ce territoire est une des « réserves de vie sauvage » acquises par l’ASPAS, cette association qui veut faire du ré-ensauvagement.

Le ré-ensauvagement se donne en spectacle

Le but de ces « réserves de vie sauvage » est de laisser la nature à elle-même sans aucune intervention de l’homme. Rappelez-vous la communication triomphante lors du rachat. L’ASPAS, sa directrice Madline Rubin, ses soutiens comme Hugo Clément sont venus parader dans l’ancien domaine de chasse. Ils se sont mis en scène partant détruire les miradors de battue avec scies et tronçonneuses. Cette aspect de leur communication ayant, évidemment, vocation à faire des émules chez d’autres écervelés. Bien entendu, eux détruisent sur un territoire qui leur appartient alors que les pauvres zozos qui les imiteront et le feront sur des terrains privés risquent des sanctions pénales.

Voici quelques morceaux choisis qui donnent une bonne idée de la gestion par l’ASPAS :

« Les animaux se trempent dans la boue puis se frottent aux arbres, déclare Madline Rubin, directrice de l’association. A force, l’écorce se décolle. Les parasites vont pouvoir entrer dans l’arbre, qui va ensuite mourir. Mais quand on a des arbres morts, ici, on est content ! Cela fait venir des insectes, des champignons… »

« On va effacer un peu l’empreinte humaine qui est partout prédominante et laisser ce territoire évoluer sans contrainte et actions humaines. » Il faut souhaiter que ce soit l’empreinte de l’ASPAS qui bientôt s’efface.

Une nouvelle forme de colonialisme initiée par l’ASPAS

La création de cette réserve de vie sauvage à Valfanjousse n’avait pas beaucoup plu dans la région. Les agriculteurs voisins se plaignent des nouvelles règles établies par l’ASPAS. Un éleveur local qui allait auparavant faucher des prairies sur le domaine avec l’accord de l’ancien propriétaire n’a plus l’autorisation d’y aller. Il doit donc faire 2 heures de route pour acheter le foin qui lui manque alors que c’était gratuit avant. Le sentiment général dans la région est résumé par cette phrase entendue par un journaliste du Monde venu enquêter sur place : « Ils arrivent avec leur pognon et disent : écartez-vous, c’est nous qui allons sauver la nature. »

Le 21 août 2020, une manifestation organisée par plusieurs syndicats d’éleveurs, d’agriculteurs et de chasseurs a réuni près d’un millier de personnes à Crest pour dénoncer la création de réserves « qui mettent en danger les activités sociales, culturelles et économiques des territoires ruraux. »

Des éleveurs mécontents

Les éleveurs auraient aimé récupéré ces terres pour y faire pâturer leurs brebis. Alain Baudouin s’est confié à un journaliste du Monde juste après la création de la réserve : « Ce qui me fait râler, c’est qu’on n’arrive pas à récupérer ces terres pour l’agricultureJ’aurais bien aimé racheter une partie du bois : un agriculteur qui fait du bois de chauffage, il gagne sa vie avec ça. Ce combat, c’est pour mes trois enfants. Qui va rester vivre dans le Vercors ? »

Il compare ce qui se passe dans le massif avec ce qui s’est passé en Australie avec les aborigènes : « Dans le Vercors, le pastoralisme existe depuis plus de 7 000 ans. Nous avons su nous adapter aux hommes, aux maladies et aux virus, tout en nourrissant la population et en favorisant cette biodiversité, puisque c’est le mot à la mode. Aujourd’hui, la société fait la même chose aux ruraux, aux bergers et aux éleveurs de montagne que ce que les colons ont fait en Australie. »

En effet, cette politique de ré-ensauvagement qui consiste à créer des réserves de vie sauvage met la nature sous cloche sans prendre en compte les besoins des habitants. C’est une nouvelle forme de colonialisme que subissent nos paysans et les habitants des territoires ruraux.

Lire aussi : Nature d’ici et d’ailleurs

Valfanjousse n’est pas la seule réserve à poser des problèmes

L’ASPAS a aussi acquis un territoire dans une zone située entre les Yvelines et le Val-d’Oise, dans la commune de Fontenay-Saint-Père. Ici, ce sont les sangliers qui posent des problèmes aux agriculteurs environnants. Ils ne sont bien entendu pas chassés dans cette réserve, ils y pullulent et y trouvent refuge. Les cultures sont ravagées et les paysans sont de plus en plus excédés.

C’est aussi le cas des 400 hectares acquis dans le Vexin et du territoire acheté dans le Trégor. Tout autour de ces zones, les dégâts se multiplient dans les champs. L’idéologie égoïste de ces adeptes du ré-ensauvagement les conduit à créer des zones de non-droit qui causent des dommages énormes aux voisins. Vivre en société, c’est aussi se soucier des autres. Cela ne semble pas être pris en compte par les dogmatiques de salon de l’ASPAS.

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