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Ouverture de la chasse à Salles : une première pour Stéphanie

Ouverture de la chasse à Salles :

une première pour Stéphanie

 

 

 

A l’aube, le ciel hésite encore entre rire et larmes. Les nuages moutonneux s’étirent et se dissipent. La masse sombre des arbres balise la route où se croisent noctambules pressés de se coucher et chasseurs impatients de voir le soleil se lever. L’ouverture générale de la chasse, hier, avait une saveur particulière pour Stéphanie. C’était sa première.

Dans la cabane de Bruno, le président de l’Acca de Salles, qui a prévu café et viennoiseries, elle ne peut rien avaler. Trop stressée, trop émue. Elle a obtenu son permis de chasser l’automne dernier. Une suite logique dans le choix de ses loisirs, tant elle a le sentiment d’être « née dedans ». La forêt, la nature, les animaux sauvages, l’automne et ses odeurs.

« Quand j’étais enfant, j’aimais bien me lever pour faire le casse-croûte salé du matin avec mon père et ses copains de chasse. J’adorais les écouter raconter leurs histoires. » Des moments qu’elle ne vit désormais plus par procuration mais par et pour elle-même.

« Je l’ai entendu »

La veille, elle a tout passé en revue avec son mari, Fabrice. La tenue, le fusil, la gestuelle, les consignes de sécurité. De toute façon, Thomas est là pour lui donner les bons réflexes, sans fusil ce jour-là. Le rôle de parrain lui convient parfaitement. « J’ai connu tellement d’émotions à la chasse, avec mes chiens », confie ce « féru de bécasse », « que je trouve normal de partager et transmettre ma passion ». Connaissant parfaitement le territoire, il n’hésite d’ailleurs pas à montrer ses coins. Stéphanie est tout ouïe, engrange les petits trucs pour plus tard. Elle a adopté un petit pointer, Lou, 4 mois. « Il est encore trop jeune mais j’ai hâte de chasser avec lui, de créer cette belle relation de complicité. » Dax et Dinan, le père de Lou, s’élancent, clochettes tintant autour du cou. « Laisse-les faire », conseille Thomas, confiant.

À la suite des deux chiens, les deux chasseurs sautent un fossé et pénètrent dans le bois, s’enfoncent dans le sol sablonneux, écrasent de leurs bottes ronces, glands, lierre, pommes et aiguilles de pin, enjambent un tronc mis à terre par coup de vent, écartent d’un revers de bras feuilles et branches, se frottent aux orties, se piquent au houx et aux ajoncs, disparaissent presque dans les herbes hautes, se retrouvent dans les fougères et la bruyère odorantes… Plus de 8 kilomètres de marche au grand air.

Soudain, Dax s’arrête net. Dinan patronne et coule à sa suite. « Le cœur à 300 », Stéphanie en perd une cartouche au moment de charger son fusil jusque-là cassé. Mais le faisan décolle et part du côté opposé. Sans visibilité, la jeune femme ne tire pas. Elle rentrera bredouille. « Même si je ne prélève pas aujourd’hui, j’aurai au moins eu cette excitation si particulière, cette montée d’adrénaline. Je l’ai entendu, ce faisan, j’étais à côté, j’ai vu les chiens à l’arrêt, c’est déjà ça. »

Déjà des premiers souvenirs et anecdotes à raconter et commenter au déjeuner, pris à la cabane entre amis fines gueules. L’occasion de déguster le pâté grand-mère (ventrèche et foie gras) mis en bocaux pendant l’hiver.




Source : Sudouest

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