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La FDC 42 risque de ne plus payer les indemnisations.

L’interview du président de la FDC de la Loire dans le Progrès du 13 juillet est révélatrice d’une situation préoccupante. Cette interview a été donnée à la veille de l’ouverture de la chasse aux sangliers dans certains départements. Cette ouverture au 15 août est une des solutions envisagées pour faire face au problème des indemnisations car cette année encore, les dégâts sont importants. Un soulagement pour certains agriculteurs qui sont durement impactés par les dégâts causés.

La FDC 42 tape du poing sur la table.

Gérard Aubret, président de la fédération de chasse de la Loire nous parle du problème de l’indemnisation des dégâts causés par le sanglier dans son département.  « Sur la dernière saison de chasse, 3 500 sangliers ont été prélevés dans le département, c’est en augmentation par rapport aux années précédentes, même si la hausse n’est pas considérable. Pendant le confinement, ici aussi, à la fédération, on respectait les consignes. Nous ne sommes que très peu sortis sur le terrain, donc difficile de donner des pronostics sur l’influence du confinement sur la faune sauvage, sauf à dire effectivement qu’elle a moins été dérangée ».

Gérard Aubret continue, « ce que l’on sait par contre, c’est que les chasseurs sont inquiets, beaucoup n’ont toujours pas validé leur permis de chasse. Ils ont peur d’un éventuel nouveau confinement. La Loire compte 9 500 chasseurs, on est déjà sur une baisse de 10 % ».

Une enveloppe de 420 000 euros prévue pour le dégâts.

« Nous avons payé 247 408 € de dégâts pour la saison 2018-2019. Pour cette année le budget global indemnités est de 620 000 € dont 420 000 seront consacrés au paiement des indemnités. Pour faire face nous avons augmenté le prix du bracelet sanglier de 20 à 30 € et nous avons augmenté la contribution territoriale. Elle est calculée cette année à l’échelle communale, en fonction des dégâts occasionnés sur les communes avec un plafond de 4 € par hectare. Cette chasse autorisée à partir du 15 août est aussi un moyen d’endiguer cette prolifération des sangliers. Nous incitons en plus les chasseurs à commencer la chasse de préférence autour des champs de maïs ».

Les relations chasseurs et agriculteurs sont globalement bonnes. Alors oui, il est aujourd’hui important de trouver un équilibre et un système différent afin toutes les parties y trouvent leur compte.

Les zones de non chasse.

Il continue en tapant du poing sur la table « à un moment donné ça suffit, il va falloir se bouger pour trouver des solutions. Les chasseurs ne peuvent payer éternellement. Un tiers des dégâts causés par les sangliers se trouvent sur quatorze communes, essentiellement sur les bords de Loire. Pourquoi ? Parce que l’on se trouve sur des zones de non-chasse qui appartiennent soit à l’État, soit au département. Alors soit ils mettent la main à la poche, soit ils favorisent la chasse sur ces sites. Les lieutenants de louveterie peuvent faire du décantonnement, afin que les bêtes soient prélevées sur les chasses voisines. J’ai déjà averti, préfet et président du département, si rien n’est fait la saison prochaine, la fédération ne payera plus ».

Une réforme est indispensable mais elle doit être murement réfléchie.

La réforme de l’indemnisation des dégâts est donc à modifier rapidement, car voici une nouvelle fédération menaçant d’arrêter de payer les indemnisations. Ce sujet a été un des points majeurs abordés lors du congrès de la FNC à Saint-Malo. Le chasseur ne peux plus porter ce fardeau économique malgré l’investissement mis en place pour lutter contre les dégâts. Certaines fédérations départementales sont à bout de souffle, endettées et à deux doigts de mettre la clé sous la porte.

La solution choisie par certaines fédérations qui est d’augmenter le prix des bracelets et la contribution territoriale ne solutionne rien. Ce n’est que du court terme, elle remplit momentanément les caisses mais elle dissuade les chasseurs de tirer les sangliers car le prix du bracelet est un coût que ne peuvent supporter certaines ACCA ou associations de chasse ; il en va de même avec la contribution territoriale qui fait augmenter le prix des cartes de membres. Cela revient à transférer le fardeau financier à d’autres. De plus, ces charges supplémentaires sont un frein pour de nombreux chasseurs qui ne peuvent les assumer. Résultat, le nombre de chasseurs va diminuer, il y aura moins de prélèvements de sangliers et donc plus de dégâts. Ce n’est clairement pas la bonne solution.

Si nous voulons que la chasse reste un loisir populaire il faut arrêter de taxer les pratiquants et insister pour la question des dégâts soit enfin prise en compte sérieusement au niveau national. Pourquoi pas une péréquation en fonction des superficies chassées et non chassées ? Les FDC paieraient un pourcentage des dégâts égal au pourcentage des zones chassées. Le reste serait à la charge d’autres parties qui restent à déterminer.

La modification du système actuel est risquée ; aujourd’hui nous payons, cela nous coûte cher mais nous sommes de fait des acteurs incontournables. Si d’autres interviennent dans le système, il y a fort à parier qu’ils ne seront pas tendres avec nous et que nous risquons d’y perdre notre force. Transférer une partie des coûts revient à donner un droit de regard car c’est celui qui paie qui a les droits.

D’autres piste sont à explorer.

Le problème est complexe et la réponse comptable n’est pas la seule piste à explorer. Ne peut-on pas s’interroger sur les méthodes de chasse et remettre en cause quelques vieilles habitudes ?

La sacro sainte battue donne des résultats moyens (7 balles tirées pour un animal au tableau selon les statistiques nationales). L’affut et l’approche à compter du 1er juin sont une des solutions mais pour cela il faut aussi que les mentalités changent. Dans certains départements, principalement de la moitié sud de la France, ces modes de chasse sont mal considérés. Certaines fédérations n’osent même pas employer le mot approche et lui substitue l’expression sanglier de rencontre pour ne pas froisser les susceptibilités.

Il est temps que la chasse mais surtout ses instances entrent dans le 21 ème siècle !

 

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