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Bécasse ! Pas tant que ça ….

En mars, la bécasse entame sa migration vers l’est de l’Europe. Rencontre avec Patrick Courget, bécassier de longue date et passionné par l’animal.

La bécasse est loin d’être imbécile. Patrick Courget, qui la chasse depuis près de quarante ans, considère même l’oiseau comme fabuleux. « La bécasse est très maline, très difficile à approcher. Elle rend fou les chasseurs. C’est justement les stratégies qu’il faut adopter qui rendent cette chasse si passionnante ! »

Reconnaissable à son long bec et à son plumage tacheté, la bécasse forestière est extrêmement furtive. Seule trace de son passage : les « miroirs » qu’elle sème un peu partout, un bien joli mot pour désigner ses excréments. C’est là qu’intervient Candy, une épagneule de huit ans, dont le collier est muni d’une clochette. Car Patrick Courget pratique la chasse au chien d’arrêt, une méthode efficace pour lever ces oiseaux. « Dès que le chien repère une bécasse, il se stoppe, droit et à l’affût. On dit qu’il est à l’arrêt. » Il ajoute : « La clochette ne tinte plus et le chasseur est alors averti que le gibier n’est pas loin. La communion entre le chien et son maître est primordiale. »


Bécasse des bois Marais d Harchies 23 10 2013 par videos-de-chasse

Mais ce qui fait le mystère de la Dame au long bec, c’est la régularité exceptionnelle de ses lieux de vie. « Le chasseur suit souvent le même circuit, car une fois que l’on observe une bécasse à un endroit précis, on sait qu’elle va y revenir. En chasse, nous appelons ces points des “remises”. Lorsque je pars chasser près de chez moi, je circule entre les remises que j’ai identifiées. » À plus grande échelle, le sens d’orientation de ces oiseaux laisse songeur. Chaque année en mars, les bécasses partent se reproduire en Scandinavie et dans l’est russe. Malgré l’éloignement de ces destinations, on est sûr de les voir revenir en France à l’automne, vivre à quelques kilomètres, voir quelques mètres que six mois auparavant. Ces trajets réguliers ont pu être constatés grâce à des balises GPS, placées aux serres des animaux par l’Office national de la chasse.

Patrick Bouchez
Patrick Bouchez




 

La bécasse est réglée comme une horloge suisse. Le jour, elle se repose, cachée dans les forêts. Puis, du crépuscule jusqu’à l’aube, elle sort se nourrir près des zones humides, où abondent les vers. Elles empruntent toujours le même parcours, facilitant ainsi le travail du chasseur, posté sur le chemin. Cette pratique, appelée « chasse à la passée », est aujourd’hui interdite.

Patrick Courget est l’ancien président de l’Association nationale des chasseurs de bécasse au chien d’arrêt (ANCBCA), dont le siège est à Bordeaux. Elle possède environ 150 adhérents en Gironde, terre de bécassiers. « Prôner une chasse raisonnée et encadrée est la raison de vie de cette association. Nos adhérents sont encouragés à tenir des comptes : nous portons attention au nombre de spécimens observés par heure de chasse, mais aussi à la part des jeunes parmi les oiseaux abattus. »

Une faible présence de jeunes bécasses signifie que la reproduction n’a pas été bonne au printemps. La chasse de la saison suivante sera donc limitée, pour perpétuer la présence de bécasses dans les forêts françaises. L’ANCBCA organise ainsi des « lectures d’ailes ». Ces cours permettent aux membres de repérer l’âge de ces oiseaux, grâce à leur plumage différent. Car la chasse, c’est aussi le respect et la bonne connaissance de l’animal.

Crédit Photo : Jackie Bernard

Article : Sud Ouest




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