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TRAFIC : Ces chiens de chasse qui disparaissent

Les chiens de race suscitent des convoitises, pour la chasse ou la reproduction. Certains sont même volés pour être envoyés en Europe de l’Est.

Plusieurs disparitions de chiens de chasse ont été signalées ces derniers mois à Chailles, Courmemin, Saint-Aignan… Fugue ou vol ? Difficile de retracer les circonstances de ces disparitions.

Les propriétaires de « Bandi », un braque croisé labrador, remuent ciel et terre pour le retrouver. Il a disparu il y a une dizaine de jours du côté de Courmemin. « On a pensé à une fugue, c’est récurrent, mais c’est le temps de quelques heures il revient toujours. » Mais pas cette fois. « Un voisin se rappelle avoir vu une camionnette dans notre propriété privée, le jour de sa disparition. »
Un mode opératoire qui n’étonne pas Denis Duchesne, de l’Afpecca (*) basée dans l’Indre-et-Loire : « Les voleurs attirent les mâles dans ce genre de véhicule avec une chienne en chaleur à l’arrière. Certains domaines de chasse, chenils et élevages sont ainsi visités, en l’absence de leurs propriétaires. Ce sont parfois des portées entières qui sont volées, comme les épagneuls de ce professionnel breton. »
Mais pourquoi faire ? En premier lieu, l’usage immédiat pour la chasse. « Certaines races sont prisées, comme les braques, les griffons, les setters, les épagneuls, les races rustiques, polyvalentes, efficaces à l’arrêt, au rapport. Des races de chiens costauds qui peuvent ramener le grand gibier », explique Bruno Riotton-Roux, du service départemental de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Denis Duchesne précise : « Les animaux sont volés quelques jours avant l’ouverture de la chasse et souvent relâchés une fois la saison terminée. Les chasseurs malhonnêtes ne veulent pas s’encombrer d’un chien devenu alors inutile. » Ces chiens de race sont également recherchés en vue de leur reproduction. Alain Bernard, président de l’antenne départementale de l’Association française pour l’avenir de la chasse aux chiens courants relate le cas de ce Bourguignon : « Un chasseur s’est fait voler sa chienne et l’a finalement retrouvée très amaigrie. Après consultation, un vétérinaire lui a confirmé qu’elle avait eu une portée peu de temps avant d’être remise dans la nature. » Chiots de race ensuite revendus. « Car les chiens de chasse sont des animaux de valeur. Un chiot de 3 mois s’achète autour de 800 euros. Mais, dressé, sa valeur augmente autour de 3.000 à 4.000 euros. » Et davantage encore s’il appartient à une lignée reconnue, selon le service départemental de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Envoyé dans des usines à chiots

Tous espèrent que la nouvelle réglementation en la matière permettra de lutter contre ces dérives. « Certains particuliers font ça pour arrondir leur fin de mois. Depuis le 1er janvier, ils doivent communiquer un numéro Siren à l’image des éleveurs professionnels s’ils vendent des chiots, au-delà d’une portée par an. »
Mais certains sont parfois « envoyés en Europe de l’Est dans des usines à chiots », relate Denis Duchesne, de l’Afpecca. « Chiots qui sont ensuite revendus en France, avec des problèmes de tares génétiques et de maladies. »

(1) Association française des propriétaires, éleveurs, chasseurs et utilisateurs de chien d’arrêt

 

Source : Ces chiens de chasse qui disparaissent

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