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Tourterelles des bois, le conseil d’État annule les arrêtés.

Décidément, le conseil d’État n’aime pas et ne comprend pas la chasse. Il vient d’annuler les arrêtés autorisant la chasse d’un nombre limité de tourterelles des bois. Contrairement à ce que les conseillers peuvent penser, ce ne sera pas bénéfique pour l’espèce . La chasse apporte plus qu’elle ne prélève.

Les tourterelles des bois sont en déclin mais pas à cause de la chasse

Voici une décision du conseil d’État prise sans connaître le sujet et probablement sous influence du lobby anti-chasse. Oui, les tourterelles des bois sont en déclin en Europe et en France. L’espèce est classée par l’UICN comme vulnérable. On constate une baisse des effectifs de 48% depuis 1989. Mais ce n’est pas la chasse en France qui est la cause de ce déclin. La principale raison est la destruction de son habitat, que ce soit en France ou dans ses zones de migration. Disparition des haies, du bocage, intensification agricole ont un impact énorme sur ses possibilités de nidification et son alimentation.

Un autre facteur de son déclin est sans doute une chasse excessive dans certains pays du Maghreb et dans le sud de l’Espagne. En France en 1998 on prélevait 190 000 tourterelles. Avec la mise en place de la gestion adaptative, les quotas sont descendus à 18 000. Certains vont dire que c’est encore trop. Et bien, non. Pourquoi ?

C’est la chasse qui permet le maintien de biotopes favorables à la tourterelle des bois

Le maintien de la chasse des tourterelles des bois en France est le fruit d’un savant compromis entre conservation de l’espèce en fonction des populations présentes et restauration des habitats entrepris par les chasseurs. Si la chasse en Afrique du Nord se fait de manière excessive et sans contrepartie, ce n’est pas le cas chez nous.

Ne plus chasser l’espèce entraînera un désintérêt des chasseurs pour l’entretien des milieux qui sont favorables aux tourterelles de bois. Même l’Union européenne le reconnait. Les prélèvements en France sont bien inférieurs (moins de 1% de la mortalité naturelle de l’espèce) aux bénéfices apportés par l’investissement des chasseurs pour le maintien et la restauration de l’habitat favorable de l’espèce.

Lire aussi : plan d’action de l’UE pour la conservation de la tourterelle des bois

Même l’OFB approuve la gestion adaptative de la tourterelle des bois

Les spécialistes de l’OFB ont fait le même calcul. Chasser un certain nombre d’oiseaux permet d’avoir moins d’oiseaux mais sur un habitat de meilleure qualité, ce qui favorise la reproduction. Tous les programmes lancés par les chasseurs qui visent à la restauration des milieux montrent leur efficacité : agrifaune, éco-contribution, plantations de haies, maintien de jachères…

« Il est évident que dans le contexte l’avis scientifique penche d’abord pour un moratoire visant à aucun prélèvement. Mais l’avis a été nuancé, sachant que les associations cynégétiques s’impliquent dans la préservation de l’habitat de cette tourterelle. La dégradation de l’habitat a été un moteur puissant du déclin, selon ce qu’ont révélé clairement des études anglaises entre autres », déclare Hervé Lormée, ingénieur de l’Office français de la biodiversité à Chizé.

Il continue :  » On parle de gestion adaptative. On sait que sous un certain seuil, avec la mortalité hivernale, on n’est pas dans quelque chose d’additif, mais de compensatoire. Cela favorise même des mécanismes de compensation avec un meilleur succès de reproduction quand il y a moins d’individus sur un territoire de meilleure qualité. On peut maintenir un prélèvement alors que l’espèce est en danger, cette gestion adaptative a fait ses preuves aux USA et au Canada, elle débute en Europe. L’outil peut être intéressant avec une gestion plus rigoureuse. »

Sur le même sujet :

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