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Moratoire Grand Tétras, définition d’une morte lente

Si la nouvelle n’est pas encore parvenue à vos oreilles, sachez que le Conseil d’État à ordonné au ministère de l’Écologie d’imposer d’ici le 15 juillet, un moratoire de cinq ans sur la chasse du Grand Tétras. Une telle décision nous annonce la morte lente de cette espèce dans les Pyrénées.

Moratoire, un outil mortel

Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit, un moratoire est un accord sur la suspension d’une activité. Ainsi, à compter de ce jour, la chasse du Grand Tétras sera interdite durant 5 années. Cette décision fait suite à une demande de suspension de la chasse déposée par France Nature Environnement (FNE) dès le début de l’année 2021. Cette interdiction va avoir de nombreuse conséquences écologiques, faunistiques et cynégétiques. En effet, cette suspension engendrera l’arrêt des investissements sur les milieux par les chasseurs de Grand Tétras. Cette démobilisation générale des instances cynégétiques ne sera absolument pas remplacée, suppléée, par une autre association de protection de l’environnement. Car la réalité est que seuls les chasseurs s’investissent pour la préservation de cette espèce et pour son milieu. Cette démobilisation aura un impact bien plus large que sur le Grand Tétras, car oui, les aménagements effectués sont aussi favorables à de nombreuses autres espèces. Il est important de signaler que l’espèce se porte mieux qu’ailleurs. En effet, nous avons suspendu la chasse du Grand Tétras dans les Alpes et les Vosges et l’espèce a quasiment disparue. Cette décision ne laisse donc rien présager de bon.

Lire aussi : Le Conseil d’État signe l’arrêt de mort du Grand Tétras sous la bienveillance des ministres Pompili et Abba

L’arrêt de mort du Grand Tétras

S’il y a bien un mot que me vient à l’esprit en écrivant ces lignes c’est « Mouroir« . Aujourd’hui, de nombreuses espèces en France bénéficient d’un moratoire. Vont-elles mieux ? Non. Vont-elles moins bien ? Oui. Les chasseurs sont conscients des enjeux environnementaux et faunistiques. La preuve en est, sur proposition des Fédérations des Chasseurs Pyrénéennes, les préfets avaient pris des arrêtés fixant à zéro les quotas de prélèvements afin de tenir compte des résultats des comptages et des calculs d’indices d’abondance par les chasseurs et l’OFB, pour le compte de l’Observatoire des Galliformes de Montagne. Une mesure logique et écologique, dans le cadre de la gestion adaptative.

Même si le Conseil d’État précise « qu’une telle mesure de suspension de la chasse pourra, le cas échéant, être abrogée avant son terme si de nouvelles données rendent compte d’une évolution suffisamment favorable de l’état de conservation du Grand Tétras ». Il ne faut pas se voiler la face. En France et en Europe, revenir sur des décisions n’est pas simple, voire impossible. Pour Willy Schraen, « une fois de plus, la chasse comme bon nombre d’activités rurales, subit l’idéologie punitive de ceux qui se réclament de l’écologie, sans rien y connaître, lorsqu’ils sont à la tête de ce ministère. Mais cette fois si, à l’évidence, c’est encore plus grave, car nous allons assister à la probable disparition de cette espèce« .

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