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En Suisse les hécatombes de sangliers profitent aux contribuables

Grâce aux tirs et aux mesures de prévention, les indemnités aux agriculteurs victimes de la faune sont les plus basses depuis dix ans.

En abattant des centaines de bêtes chaque année, les gardes de l’environnement ont fait baisser la population cantonale de sangliers à moins de 200 têtes

Bonne nouvelle pour les agriculteurs, et accessoirement pour les contribuables. Depuis 2006, jamais le montant des indemnités étatiques pour les dégâts infligés par la faune aux cultures n’avait été aussi bas. En 2016, le Canton n’a dû payer que 142’150 francs environ 133 593,35 EUR aux agriculteurs victimes de sangliers, chevreuils, cerfs, lièvres ou blaireaux. C’est deux fois moins que la moyenne des dix dernières années. La tendance à la baisse se confirme depuis 2014. Mais pour le conseiller d’Etat en charge de l’Agriculture et de l’Environnement, Luc Barthassat, il ne faut surtout pas se reposer sur nos lauriers: «De nombreux problèmes subsistent dans plusieurs parties du territoire. Nous allons travailler au cas par cas pour continuer d’améliorer la situation.»

Alain Rauss, chef des gardes de l’environnement, explique que ces bons résultats sont dus aux mesures de prévention mises en place avec les milieux agricoles, ainsi qu’aux tirs de régulation de certaines espèces. Jusqu’en 2012, le sanglier était de loin le plus grand fauteur de dégâts, causant à lui seul jusqu’à plus de 600’000 frs soit 563 883,28 EUR de dommages (en 2001), principalement au vignoble. Mais en abattant des centaines de bêtes chaque année, les gardes de l’environnement ont fait baisser la population cantonale de sangliers à moins de 200 têtes. «Nous maintenons cette espèce à un niveau acceptable par rapport à ce que la nature lui offre comme nourriture, l’agriculture étant prioritairement destinée à nourrir les hommes», souligne Alain Rauss. D’autres mesures, comme la pose de clôtures, ont aussi joué un rôle.

Depuis l’automne dernier, le Conseil d’Etat autorise les gardes à abattre aussi des chevreuils, qui ont surpassé les sangliers dans les dommages aux cultures ces dernières années. Les mesures d’effarouchement ont un effet limité sur eux et les clôtures anti-chevreuils, en plus de donner beaucoup de travail aux agriculteurs, ont un inconvénient majeur: «Des chevreuils s’y sont retrouvés piégés et sont morts. Nous limitons donc fortement l’usage de ces clôtures, qui sont d’ailleurs interdites dans d’autres cantons.»

Un animal en apparence inoffensif cause de plus en plus de dégâts à l’agriculture, au point d’être devenu en 2015 et 2016 celui qui a coûté le plus cher à l’Etat: le pigeon ramier. Il a fait pour près de 39 471,83 EUR de dommages l’an dernier. «Les pigeons ramiers passent par Genève lors de leurs migrations au printemps et à l’automne, deux périodes critiques pour les cultures, explique Alain Rauss. Parfois, nous avons compté plusieurs centaines de ramiers sur une parcelle de tournesol.» Or, le volatile est difficile à effaroucher, il finit toujours par revenir. Les gardes de l’environnement testent actuellement diverses méthodes dans la région Arve-Lac, où les pigeons ramiers font le plus de dégâts: le recours à un fauconnier et sa buse de Harris, l’effarouchement au laser, comme à l’aéroport, et les tirs à la carabine.

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