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L’échinococcose alvéolaire fait des ravages dans le département

Si la rage semble n’être qu’un mauvais souvenir éradiqué dans les années 2000, un parasite vient désormais troubler le calme paisible des sous-bois : la maladie du renard.
Échinococcose, quésaco ?

Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas l’urine qui est vecteur de la maladie mais les excréments qui contiennent des œufs. Le renard porte dans son intestin un petit ténia appelé échinoccocus multilocularis. C’est un organisme hermaphrodite qui émet des œufs qui vont partir dans la nature au travers des crottes du renard. Ces œufs d’une manière générale restent dans le sol ou sur les végétaux et sont souvent consommés par les micromammifères à l’instar des campagnols qui vivent dans les prairies. Quand les campagnols ingèrent ses œufs, ceux-ci partent directement dans le foie et vont se multiplier sous forme de larves. Cela crée des sortes de tumeurs dans le foie quand les campagnols sont consommés par les renards. Ces derniers ne souffrent pas de cette maladie au départ mais abritent le parasite adulte et identifiable. La plupart du temps, l’homme résiste bien mais, une fois sur dix, la personne en contact avec les œufs du parasite va développer la maladie appelée échinococcose alvéolaire, notamment en consommant des végétaux ou fruits (pissenlits, baies, légumes du potager). « La maladie peut être mortelle si on ne la traite pas assez tôt et qu’elle est mal diagnostiquée. C’est une hépatite (lésion dans le foie). Une sorte de cancer du foie à évolution lente », explique Benoît Combes, directeur d’Eliz (Entente de lutte interdépartementale contre les zoonoses). Cette structure basée à Malzéville, créée au début des années 70 pour lutter contre le retour de la rage, suit aujourd’hui, parmi ses nombreuses attributions, le phénomène grimpant de l’échinococcose.

 


Quels sont les symptômes ?

Dès que l’on est porteur du parasite, chez l’homme, on observe rapidement des symptômes de troubles hépatiques comme la jaunisse et d’importants signes de fatigue.
Existe-t-il des traitements ?

Pour se soigner, les patients vont prendre des produits paracytostatiques ou subir une opération du foie. L’albendazole est le seul traitement oral disponible en France pour cette maladie. Il ne fait que ralentir la progression du parasite, sans le tuer. Le seul traitement curatif existant peut être une intervention chirurgicale avec une éventuelle greffe du foie, mais la maladie reste gravissime. « La prise en charge médicale pour ces cas est très chère, de l’ordre de 100 000 euros par patient », renchérit le spécialiste.
Combien de cas dans les Vosges ?

« Un peu plus de 600 cas sont soignés actuellement en France, une dizaine dans le département des Vosges ». Si cela reste un épiphénomène, ce qui inquiète plus le directeur de l’Eliz et son équipe, c’est la vitesse avec laquelle se propage le parasite. Dans les Vosges, au dernier « recensement », un peu moins d’un renard sur trois (23 %) était contaminé par le parasite et 1 % des campagnols. « Il y a dix ans, on parlait d’une quinzaine de cas humains supplémentaires par an en France. Aujourd’hui, nous en sommes à une trentaine. »
Comment s’en prémunir ?

Cela peut paraître logique mais il est toujours bon de le réécrire. « Pour se prémunir, il faut effectuer des gestes simples : se laver les mains dès qu’on a une activité à l’extérieur, bien laver les végétaux destinés à être mangés cru, faire vermifuger son chien régulièrement avec une molécule adaptée, manipuler les animaux de la faune sauvage avec des gants. »
Séb.C.
La maladie peut être mortelle si on ne la traite pas assez tôt et qu’elle est mal diagnostiquée. C’est une hépatite (lésion dans le foie). Une sorte de cancer du foie à évolution lente
Benoît Combes, directeur d’Eliz.
23 Comme le pourcentage de renards contaminés par le parasite il y a dix ans dans les Vosges, soit un peu moins d’un renard sur trois (23 %) et 1 % des campagnols.

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